Le
ministère de l’Enseignement Secondaire n’a que la zone septentrionale pour
clore sa campagne nationale de sensibilisation et de mobilisation des acteurs
et partenaires de l’éducation, lancée le 11 mai dernier à N’Djamena. Après la
capitale, toute la zone méridionale a été touchée par cette campagne. Le
ministre de l’Enseignement secondaire, M. Oumar Ben Moussa, avec ses
collaborateurs, a sillonné, du 14 au 20 mai 2012, les deux régions du
Moyo-Kébbi et le Tandjilé pour livrer son message aux élèves, parents,
enseignants et gestionnaires d’établissements, pour que chacun de quatre
catégories de personnes impliquées dans le système éducatif prenne conscience
du danger qui menace l’école.
Et le secrétaire général du dudit ministère, M.
Noh Adaffana, à la tête d’une autre équipe, a, lui également, sillonné une
partie de la zone méridionale: le Logone Oriental, Logone Occidental, le
Mandoul, le Moyen Chari et le Chari Baguirmi pour porter le même message.
« Chacun de vous constitue un maillon de la chaine, si un maillon de cette
chaine est défaillant, c’est toute la chaine qui s’écroule », lance le
ministre Oumar Ben Moussa, à toutes les quatre catégories de personnes. Il faut
s’impliquer corps et âme pour que l’éducation retrouve ses lettres de noblesse,
incite-t-il.
A cet effet, le chef de département de l’Enseignement secondaire a
rappelé à chacune de quatre catégories de personne son rôle à jouer. Ainsi, le
ministre a signifié aux enseignants que leur rôle doit aller au-delà de la
frontière de l’école. L’enseignant, précise-t-il, doit rencontrer les parents
pour les informer régulièrement de l’évolution de travail de leurs enfants. Le
ministre demande aux enseignants de cesser avec toutes les mauvaises habitudes
qui dégradent leur image et rabaissent le niveau d’éducation.
Le
comportement de l’enseignant ne doit souffrir de critiques de tout genre,
dit-il. « L’enseignant doit être un modèle », souligne avec force le
ministre. Les enseignants trouvent le message plein de sens. Mais, ils estiment,
de leur part, que pour le bon fonctionnement des cours, le gouvernement doit
s’investir dans le traitement de leurs dossiers d’avancement, de
titularisation, de reclassement et de confirmation. Car, soulignent-ils, la
lenteur dans le traitement de leurs dossiers constitue un facteur déterminant
de découragement.
Beaucoup d’enseignants qui travaillent plus de dix ans
demeurent encore de stagiaires, précisent-ils. Les délégués régionaux de la
Fonction Publique, qui devraient résoudre le problème n’ont le pouvoir que de
délivrer de congés administratifs aux agents de l’Etat. Cette situation oblige
les enseignants à se rendre sans arrêt à N’Djamena pour suivre leurs dossiers.
Ces doléances ont été présentés dans toutes les différentes localités où est
passé le ministre de l’Enseignement Secondaire. « C’est nous les élèves
qui perdons dans tout ça, pas les enseignants », observe une jeune élève à
Pala.
En tout cas, M. Oumar Ben Moussa a
rassuré les élèves et leurs enseignants qu’il s’investira pour dénouer
cette situation. Aussi, le premier responsable de l’Enseignement secondaire
rappelle aux élèves que le succès dans les études est assuré par la discipline
et le travail. Ainsi, les élèves doivent rompre avec toutes les habitudes qui
mettent dangereusement leur avenir et celui du pays en jeu. Les élèves qui
comprennent et acceptent bien le message du ministre de l’Enseignement
Secondaire.
Cependant, ils constatent que le manque des infrastructures, de
bibliothèques et de laboratoires sont également des maux qui handicapent également
l’éducation. Le ministère de l’Enseignement secondaire est conscient de cela.
Le chef de département de l’Enseignement secondaire rappelle aux élèves que le
gouvernement est entrain de construire des infrastructures pour leur offrir des
bonnes conditions de travail. Les parents d’élèves ont, eux, aussi, présenté
leurs doléances. Ils notent que le manque des enseignants qualifiés les oblige
à engager des vacataires qu’ils n’arrivent à satisfaire régulièrement. C’est un
autre problème auquel l’Etat s’attèlera à résoudre.
Mais, pour l’instant, le
ministre demande aux parents de s’occuper sans faille des enfants et de les
suivre après les heures de classe. Aux gestionnaires d’établissement, il leur
demande de jouer pleinement leur de pédagogue et d’administrateur. Si chacun
jouait convenablement son rôle, on arriverait à redorer le blason de
l’éducation, observe le secrétaire général national du Syndicat des enseignants
du Tchad (SET), M. Ganda Souleymane Malato .